Les Essais sur la théorie du chômage constituent un prolongement direct de Réexamen de la théorie du chômage dans deux directions complémentaires : celle de la dynamique de courte et de moyenne période, par la prise en compte de l'incidence de la répartition des revenus sur l'emploi, et celle des relations inter-industrielles, par l'intermédiaire de l'étude des effets réciproques des contraintes d'emploi différentes selon les secteurs d'activités. Ces approfondissements conduisent Edmond Malinvaud à introduire la notion de profitabilité, à examiner la nature de ses liens avec le sous-emploi, et à dégager l'idée d'une distribution des revenus appropriée. Cette analyse débouche sur une esquisse d'enchaînements dynamiques, théoriquement possibles, à partir de l'accumulation du capital. Deux d'entre eux retiennent, plus particulièrement, l'attention de l'auteur : la dépression keynésienne et le sous-emploi classique transitoire. Mais, le principal mérite de cet ouvrage réside peut-être moins dans la rigueur et la profondeur des idées, coutumières sous la plume d'Edmond Malinvaud, que dans une tentative courageuse pour tester un cadre théorique d'analyse à l'épreuve des réalités françaises contemporaines. S'appuyant sur un ensemble d'études économétriques variées, le directeur de l'I.N.S.E.E. montre comment notre pays a, depuis 1965, traversé des périodes de chômage keynésien, de sous-emploi classique et d'inflation continue. Il suggère, en conclusion, plusieurs pistes intéressantes pour expliquer les déséquilibres observés en France et met, en particulier, l'accent sur le rapport entre le coût du travail et le coût d'usage du capital. Ces essais représentent donc un ouvrage indispensable, pour quiconque cherche à comprendre les causes du chômage en France et à évaluer les différentes thérapeutiques qui lui sont appliquées.